La vision d’un monde totalement inimaginable où tout s’arrête soudainement a conduit les Français à repenser leur façon de vivre. Ceci s’est particulièrement fait ressentir auprès des salariés. D’après une enquête Swile menée auprès de 1500 salariés en avril 2021, le retour au bureau marque de nouvelles tendances. 70% des personnes interrogées considèrent que leur vie professionnelle est transformée par la crise sanitaire. Demain, à quoi ressemblera la vie de bureau ? Quelles sont les nouvelles attentes des salariés ? La crise sanitaire a t-elle mis fin à une certaine forme de convivialité à la française ?
Un niveau d’engagement qui reste élevé chez les Français
Malgré tout ce que l’on a pu entendre sur le fait que le confinement ait bien arrangé certains qui ne voulaient pas aller travailler, la majorité des Français a pris du plaisir à retourner au bureau. La solidarité constatée entre voisins s’est aussi invitée entre collègues. Les salariés se sentent d’avantage engagés auprès de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. 67% des personnes interrogées se sentent fidèles et motivées pour travailler de leur mieux pour leur société. La résilience est bien réelle en France. Le traumatisme des différents confinements a apporté une nouvelle façon de se sentir plus proche de son entreprise.
Un sentiment d’appartenance renforcé
Les collègues nous ont manqué. Tout le monde a l’impression d’avoir vécu quelque chose d’exceptionnel et d’improbable. Un sentiment qui rapproche la population. Dans une entreprise, nous appartenons tous à une équipe qui a dû se soutenir pour conserver son travail. Ce sentiment d’appartenance s’est renforcé au moment du retour au bureau. Bien que les distanciations sociales continuent d’être recommandées au sein des locaux professionnels, il n’empêche que l’on a quand même assisté à des scènes de retrouvailles. Les pauses autour de la machine à café ont réellement manqué à un grand nombre. Une partie des salariés a mal vécu le confinement et a ressenti un sentiment de solitude. Pour une majorité de ces personnes, c’est le sentiment d’appartenance à une communauté socio-professionnelle qui les a fait tenir.
Le détachement du lieu de travail
Télétravail et cohésion d’équipe : comment maintenir une convivialité ? Avec l’explosion du télétravail, de nouvelles méthodes de travail ont été ancrées. Autrefois plutôt décrié et apparenté à des fainéants qui ne veulent pas travailler, le télétravail a fait ses preuves. Les entreprises ont continué à fonctionner correctement. Désormais on parle d’inclure le télétravail de façon continue dans les contrats de travail. Le bureau physique dans les locaux n’est plus la seule option pour travailler. Certains salariés ont pris goût au travail à distance sans forcément le placer sur un plein temps. En interrogeant les salariés sur la durée idéale de télétravail, le résultat oscille entre 2 et 3 jours par semaine. De nouvelles techniques ont été acquises afin de travailler efficacement à distance. Du côté des employeurs, on y voit même certains avantages (locaux plus petits, moins chers, baisse des arrêts maladies, des retards, du stress lié aux transports et bouchons, etc…).
Un retour pas si identique à l’avant crise sanitaire
Pour une nouvelle vie au bureau, il y a une prise de conscience forte qui s’installe : on n’accepte plus tout ce que l’on acceptait autrefois. Le stress, la distance avec son lieu d’habitation, les horaires, les réunions interminables : tels sont les éléments qui ressortent face aux salariés qui souhaitent aborder une nouvelle ère au bureau.
Le télétravail est de plus en plus demandé par les salariés et accepté par les entreprises. Si la majorité est heureuse de retourner au travail, il ne faudra pas que cet effet retombe. Le risque après une telle crise serait de passer de l’état euphorique à une lassitude ambiante. Le défi des responsables de ressources humaines et de la qualité de vie au travail sera de renforcer une cohésion d’équipe qui a été mise à rude épreuve. Si les rassemblements collectifs entre collègues semblent à nouveau possibles, le rituel du bonjour typiquement français (se faire la bise mais aussi se serrer la main) est une pratique qui n’est pas encore rétablie.
La nouvelle vie au bureau est bien réelle. La crise aura provoqué des traumatismes pour certains mais des prises de consciences positives pour d’autres. L’entreprise doit rester un lieu de rencontre et de convivialité dans lequel on se sent utile d’appartenir à un groupe. Si de nouvelles mesures doivent être mises en place, elles ne pourront qu’être bénéfiques pour les salariés qui prendront du plaisir à revenir au bureau.
